Retours d’expérience – escalade

 

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Photos : Louise Garin
Texte co-écrit avec Sarah Garnier

C’est plutôt par hasard que je me suis retrouvée à essayer l’escalade. Je n’en démords pas, le coup de foudre a été immédiat, mais cela implique beaucoup de choses qu’il m’est cher de partager et surtout le fait de sortir de sa zone de confort !

Je n’avais encore jamais songé à l’escalade jusqu’ à ce qu’une amie me propose d’essayer. Nous n’avons finalement pas eu l’occasion d’en faire ensemble, mais l’idée a continué de trotter dans ma tête. Je me suis alors renseignée sur les lieux de pratique à Quimper, et quelques mois plus tard je débutais au Club des Grimpeurs de l’Odet. Je ne savais même pas faire de noeud de 8. Les 4 premiers cours sont encadrés et visent à nous rendre automne : on apprend à assurer l’autre, à s’attacher dans nos baudriers pour une pratique sécuritaire, et on apprend à tomber autrement dit à se lâcher dans le vide.

Les premières séances m’ont fait réaliser à quel point cela faisait longtemps que je n’étais pas sortie de ma zone de confort ! De pousser la porte vers l’inconnu, vers quelque chose pour lequel on a envie de se donner, qui nous surpasse et nous donne envie d’aller plus loin.

Trouver LE sport – celui qui vous motive et vous donne envie de persévérer – peut prendre des années. J’en suis le meilleur exemple ayant essayé beaucoup de sports différents. Finalement il manquait ce déclic, une vraie rencontre.

La pratique de l’escalade a donné du sens à ma pratique sportive, en me permettant d’aller au-delà de la dépense physique avec le travail de l’endurance, le renforcement musculaire, dans un objectif de progresser encore, et d’être plus résistante et préparée pour l’effort physique (randonnées, treks..).

Il n’y a pas d’âge pour commencer une pratique sportive, c’est l’histoire d’un engagement progressif !

En escalade comme dans tout sport, on peut très vite être paralysé par nos émotions et en particulier par nos peurs. La peur du vide, de tomber, de se faire mal. À seulement quelques mètres du sol, les repères ne sont plus les mêmes, les sensations évoluent, les mains deviennent moites, les genoux tremblent, les membres se crispent.

Si ces peurs sont contrebalancées par l’adrénaline qui nous pousse à aller plus haut et essayer des voies plus difficiles, il faut beaucoup d’efforts pour les surmonter. On peut transposer ce dépassement aux expériences de la vie qui nous demandent de reconnaitre nos peurs et les mettre en sourdine, pour laisser place à de nouveaux challenges et projets !

J’ai vite réalisé que l’escalade était un sport à pratiquer en binôme, et que beaucoup de personnes s’inscrivaient en couple ou avec un(e) ami(e). Quel challenge supplémentaire que d’arriver dans une grande famille de plus de 200 personnes. toute seule !

Après les quelques séances d’encadrement qui nous guident vers l’autonomie, se pose alors la question de trouver un(e) partenaire pour grimper. Là aussi, cela demande de sortir de sa zone de confort, en nous poussant à aller vers l’autre, avec confiance.

La confiance est essentielle dans la pratique et se retrouve à tous les niveaux : faire confiance à son partenaire et inspirer confiance à son tour ; avoir confiance dans sa propre capacité physique et sa force mentale quelle meilleure façon de nous relier aux autres et à nous-mêmes ?

Grimper offre l’expérience d’une (re)découverte de son corps. La force alliée à la précision du mouvement dans le parcours des voies permet une expression corporelle plurielle et nouvelle.

A travers les appuis qu’on serre si fort de nos mains, parfois moites, sur lesquels nos genoux tremblent et nos jambes vacillent ou s’équilibrent, dans la chaleur de la roche… Les traces de cette ascension laissées sur notre corps matérialisent les sensations vécues et racontent leur histoire.

Une histoire qui nous ramène à notre état d’enfant. L’enfant aventureux qui ne craint pas de mettre son corps à l’épreuve pour expérimenter la sensation, que les petits bobos permettent de garder en mémoire et d’ancrer.